Yamiko's first day in Emerald Academy.

Il était six heures du matin lorsque l’horrible sonnerie de mon réveil retentit pour me tirer de mon profond sommeil. J’attrapai celui-ci avec rage et la balançai sur le tas de vêtements jonchant sur le sol. J’étais arrivée au pensionnat la veille, avait dû fouiller ma valise pour rendre les formulaires d’inscription à la principale et n’avait pas pris la peine de ranger le linge que j’avais éparpillé dans toute la pièce pendant mon expédition au fin fond de cette sorte de fouillis personnel dans lequel trainait divers objets accumulés durant les dernières années. Quiconque oserait l’ouvrir à la recherche d’un quelconque objet de valeur serait aussitôt ensevelit par son contenu.

Je me dirigeai vers le mont Chaussettes Sales - c’est ainsi que je l’appelais - et partis en quête de mon uniforme scolaire. On aurait facilement pu me confondre avec une archéologue fouillant le sol à la recherche d’un squelette rare ensevelit sous une tonne de terre. Ce n’est que quelques minutes plus tard que je sortis victorieusement mes vêtements, à bout de bras, une petite goutte de sueur perlant sur mon front.

J’entrai dans la petite salle de bain adjacente à ma chambre et commençai à me déshabiller. Avant de rentrer sous la douche, je me rendis compte que j’avais oublié mon nécessaire de toilette sur mon lit. J’attrapai une serviette pour en couvrir mon corps nu et me dirigeai d’un pas lent vers mon meuble favori. Je me penchai en avant pour la petite trousse rouge qui était sensée y être posée mais, visiblement, elle n’y était pas. Je me mis à grommeler, et sortit de ma chambre précipitamment.

Je me dirigeai vers la chambre voisine, la numéro 001, et toquai trois coups.

Trois coups sur la porte la tirèrent de son sommeil.

Maemi ouvrit les yeux. Elle ne savait pas si elle avait bien entendu; le matin, elle avait souvent du mal à discerner le rêve et la réalité. Après un bref regard dans les environs, elle remarqua que la chambre était complètement vide. Un grognement lui échappa doublé d'un soupir exaspéré. Ses jambes se résolurent à bouger.

Elle attrapa une veste suite à de vagues mouvements dans le vide, sur une chaise pas loin de son lit. Puis elle l'enfila. Son cerveau baignait dans le brouillard le plus total et elle ne se rendit pas compte qu'elle l'avait mise à l'envers. Elle songea un moment à la tête qu'elle devait avoir avec ses vrais yeux, ses cheveux décoiffés et sans sa tonne de maquillage, imagina la tête de quelqu'un qui la verrait ainsi (c'est à dire les yeux écarquillés, affichant un genre de visage effaré) et rabattit sa capuche. Elle avait toujours ses écouteurs autour du coup même si elle n'écoutait rien, la flemme de les enlever puis de toute façon c'était pas bien dérangeant. Mais qui bon sang était venu sonner à cette heure?

Puis, Maemi ouvrit la porte et entraperçut entre les cheveux qui troublaient son champ de vision, une fille assez petite aux longs cheveux gris-argenté *Waaah.*. En y regardant mieux, l'inconnue était à moitié à poil mais franchement y a vraiment des exhibitionistes dans cette école de m*rde en serviette. Et elle se demandait franchement ce qu'une telle personne pouvait bien avoir à lui dire à cette heure pas-si-matinale-que-ça-mais-pour-Maemi-elle-l'-était-bien-assez.

_Ouais, c'est pour quoi? Lança-t-elle d'une voix morne et agacée. Elle avait le don de savoir accueillir les gens.
L'idée qu'il pouvait ne plus y avoir d'eau dans la chambre de cette pensionnaire lui traversa l'esprit.